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jeudi 6 mars 2014

Qui profitera de la crise du football ?

imageIl est à peine voilé le bras de fer entre le Ministère des sports Ministre la Fédération haïtienne de football dans le dossier des équipes opposées à la décision d’une partie du comité exécutif (référence: article 35, alinéa L et M des statuts de la FHF) d’organiser un championnat national de D1 à seize (16), et ce, avec la participation du Violette AC et du Racing FC (pensionnaires de la D2), du Cavaly AS et de l’América FC (derniers au classement de la dernière édition de la compétition reine du pays). La Ministre des Sports, Magalie Adolphe Racine, bien que décriée par la FHF, a accepté volontiers au terme d’une séance de travail tenue au siège du MJSAC, mercredi 26 février 2014, avec les équipes dissidentes, de jouer le rôle de médiatrice pour tenter de résoudre cette crise qui secoue notre sport roi. 

Jeudi 20 février, la Ministre des sports, dans le cadre d’une réunion informelle, s’est entretenue avec le patron de la FHF autour de la situation du football. Ce jour-là, Madame Racine s’est rendue dans la soirée à Radio Tv Ginen, suivi de Monsieur Jean-Bart. Pour l’occasion, ils s’étaient fait passer pour des farouches défenseurs du football haïtien.

Vendredi 21 février, coup de théâtre: la Ministre des Sports écrit au président de la FHF ce qui suit : « En ma qualité de Ministre des Sports, donc garante  de l’intérêt général dans ce secteur, je vous demande sans délai de ne pas débuter le championnat de D1 tel que vous l’avez prévu ».

La réponse de Dadou fut immédiate : « Nous sommes très surpris de recevoir votre correspondance de ce jour demandant le renvoi sine die de l’ouverture du championnat haïtien professionnel Digicel dont l’ouverture aura lieu dans quelques heures, alors qu’il n’en a jamais été  question lors du long entretien… Après bientôt six(6) mois d'une intersaison longue et des mois de préparation coûteuse, à ce stade d'exécution des plans de mise en place des matches, ce serait une catastrophe si le Comité Exécutif devait donner suite à votre demande qui constitue une grande première jamais enregistrée même aux temps les plus durs de l'autoritarisme et de la dictature; tous les gouvernements du monde acceptant et respectant la spécificité et l'Indépendance du Sport. »

Entre-temps, les rumeurs les plus folles circulaient autour de la fermeture du stade Sylvio Cator. Présente à Gressier, lors du lancement du tournoi hommage à Hugo Chavez, remporté par l’équipe de Delmas, Madame Racine avait fait une sortie médiatique très remarquée en apprenant que le match inaugural de la D1 a eu lieu entre le Don Bosco FC et le Cavaly AS (1-1). Elle avait déclaré ce jour-là : « L’autorité de l’Etat doit être respectée. Je crains le revers de la médaille. Ça va être très dur, car il a fallu que Dadou jette un œil sur ses cheveux gris. Il devait avoir une position de sagesse pour dialoguer avec les équipes réfractaires ».   

Il a fallu cette lettre du Secrétaire général de la FIFA, Jérôme Valcke pour calmer le jeu : « Les statuts de la FIFA, et plus précisément les articles 13 et 17, exigent des associations membres qu’elles dirigent leurs affaires en toute indépendance et sans immiscions d’aucun tiers. Dès lors, et si la demande de la Ministre venait à se matérialiser par des actes contraignantes vis-à-vis de la FHF, nous aurions affaire à un cas d’ingérence qui serait porté à l’attention des organes de la FIFA pour les sanctions appropriées pouvant aller jusqu’à la suspension de la FHF. »

Animée sans doute de bonne foi, Madame Racine qui a voulu à tout prix résoudre cette crise qui secoue le football, a pris connaissance de façon officielle du cahier de charges du groupe des six (6), le mardi 25 février, au terme d’une rencontre au siège du MJSAC à laquelle ont participé Emmanuel Cantave (Aigle Noir AC), Antoine Doret (Petit-Goâve FC), Max Mathurin et Jean Edward Théagène (Valencia FC), Paul Emile Adrien (Racing Club Haïtien), Phito Thélusma (FICA), Gérard Janvier (Victory SC). En revanche, Nelson Jusner, le président de l’ASC s’est entretenu au téléphone avec la ministre des Sports. 

Mercredi 26 février, Madame Racine qui a voulu relativiser, tout en écartant l’esprit de polémique enclenché par la FHF, a fait savoir : « Il n’a jamais été question d’utiliser la force pour éradiquer ce conflit. Je m’inscris en faux contre l’information faisant croire que j’ai écrit au maire de Port-au-Prince pour qu’il soit procédé à la fermeture du stade. Ensuite, mes propos sont malheureusement mal interprétés. Je le répète, il serait préférable que la FHF ait une solution dans cette crise au lieu de faire jouer la compétition. Je suis là pour le dialogue », Madame Racine, dixit.

La question que l’on se pose, la Ministre des Sports est-il la personne idéalement placée pour servir de médiatrice dans cette crise en tenant compte de son bras de fer voilé avec la FHF ?  Est-ce que la FHF accepterait de saisir cette opportunité pour dialoguer avec les équipes dissidentes ?

Dans la foulée, Yves Jean-Bart, qui a eu le soutien de la FIFA, est conforté par la Concacaf qui l’a nommé à la tête d’une commission devant gérer la ligue de football professionnelle de la Caraïbe. Au même titre que le patron de la FHF, la Direction des compétitions, après avoir reporté la 2e journée de la D1, festivités carnavalesques obligent, a publié le calendrier confirmatif de la 3e journée (7 au 9 mars), et ce, tout en le modifiant par rapport à celui rendu public lors du tirage au sort, rien que pour s’assurer que les clubs réfractaires jouent entre eux de quoi éviter des forfaits en cascade.

En tout cas, il semble qu’on est encore loin de l’évacuation de cette crise qui secoue la grande famille du football haïtien. Pour preuve, le comité exécutif de la FHF est divisé en deux parties, presqu’à parts égales. C’est le même cas de figure pour certains clubs (Petit-Goâve FC et Aigle Noir AC).

L’on est en droit de se demander à qui la faute ?


ASHAPS

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