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lundi 10 mars 2014

La CSC/CA complétée, « maintenant signons ! »

imageDans le numéro 43 du journal officiel Le Moniteur, en date du 6 mars 2014, vous trouverez les noms de Rogavil Boisguene, Méhu Milius Garçon, et Marie Neltha Fetière nommés juges à la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSC/CA). C’est le porte-parole de la présidence, Lucien Jura, qui en fait l’annonce. Même si jusqu’à vendredi la presse n’avait pas encore accès à ce numéro de Le Moniteur, les esprits se sont calmés et les acteurs politiques vont vers la signature de l’accord de El Rancho.


La Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif est complète. Tous les dix noms choisis par le Sénat de la République ont été publiés par le chef de l’Etat. Maintenant, le président du Sénat n’attend que l’accord politique pour apposer sa signature. Mais, a souligné le sénateur Dieuseul Simon Desras, il signera pour le Parlement non comme acteur ni partie prenante du dialogue à l’hôtel El Rancho, mais comme témoin. Puisque, selon lui, c’est un accord qui a été trouvé entre l’exécutif et les partis politiques.

Pour le parlementaire, le dialogue entre l’exécutif et le Parlement a été initié, certes, mais n’a même pas encore commencé. Le président du Sénat a indiqué que les revendications des six sénateurs qui ont menacé de boycotter les séances au Sénat seront au centre des discussions entre l’exécutif et le Parlement dans le dialogue entre ces deux pouvoirs.

En revanche, le sénateur a attiré l’attention de ses pairs sur ceux qui seront vraiment les gagnants s’ils décident de rendre dysfonctionnel le Sénat. M. Desras a estimé que le pouvoir a beaucoup plus à gagner dans cette situation que les sénateurs protestataires eux-mêmes. C’est pourquoi il leur a demandé de revoir leur position. « Je souhaite aussi que les sénateurs ne se laissent pas manipuler par aucun parti politique… », a-t-il dit, annonçant qu’il va essayer de convaincre ses collègues afin de les ramener à la raison.

En outre, le président du Sénat a dénoncé ce qu’il appelle un plan de certains de ses collègues dont il s’est gardé de citer les noms, pour provoquer la dissolution du Parlement. Dieuseul Simon Desras a appelé les forces démocratiques du pays à la vigilance, parce que, selon lui, le spectre d’un dysfonctionnement éventuel du Parlement est toujours là. 

Interrogé sur les déclarations du sénateur Desras disant qu’il n’y a aucune volonté pour la réalisation des élections en 2014, mais de préférence que le pouvoir se préparait à organiser des élections générales en 2015, le porte-parole de la présidence minimise ces allégations en affirmant que ce n’est pas la première fois qu’il entend ce genre de propos. Selon Lucien Jura, il suffit de regarder les actions du pouvoir pour réaliser que s’il y a quelqu’un qui veut organiser les élections c’est l’exécutif.

Il a souligné que l’exécutif a accepté toute sorte de compromis pour faire avancer le dialogue afin d'arriver aux élections.

Alors que le pouvoir a pris plus de cinq mois avant de publier la totalité des noms des membres de la Cour des comptes, Lucien Jura a indiqué qu’il leur fallait des clarifications qui, une fois trouvées, a-t-il dit, le pouvoir n’a pas perdu de temps pour les publier. Il ne voit aucune faute de la part du Palais national en ce sens, même si les suspicions de l’exécutif ont eu des conséquences sur les concernés. Donc, il n’y aura pas d’excuses, a-t-il laissé comprendre.
Le porte-parole de la Conférence épiscopale, Mgr Patrick Aris, a annoncé que l’accord sera signé une fois que le Sénat aura la certitude que les trois noms ont été publiés dans le journal officiel, Le Moniteur. Le prélat a estimé que c’est normal, en politique, qu’il y ait des voies discordantes au Sénat sur la signature de l’accord, faisant référence à la position des six sénateurs qui se sont adressés en ce sens au président du Grand Corps. 

Pour  Mgr Aris, l’important c’est d’être en mesure de se parler, de dialoguer. Il a promis que la médiatrice, la Conférence épiscopale d’Haïti (CEH), fera tout ce qui est en son pouvoir pour aplanir les chantiers entre le Parlement et l’exécutif afin de vider tous les contentieux.

Accueilli chaleureusement dans son diocèse, les Cayes, à son retour de Rome où il a été créé cardinal, le président de la Conférence épiscopale d'Haïti, Son Eminence Chibly Langlois, le leader du processus de dialogue politique, reprendra la tête des pourparlers la semaine prochaine. Mais avant, une messe d’action de grâces sera dite à Port-au-Prince au stade Sylvio Cator, le 9 mars prochain, en signe de remerciement à Dieu et pour marquer le premier pontificat du pape François, le successeur de Pierre à la tête de l'Eglise.


Robenson Geffrard
Source: Le Nouvelliste

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