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lundi 10 mars 2014

7 Dominicains achèvent une marche de 400 km, de Sto Dgo à P-au-P

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Marche pour la paix
L’organisation « Paz Dominicana », représentée par 6 Dominicains et 1 Dominicaine, a mis fin, le dimanche 9 mars 2014, au Champ de Mars, devant la place de la Constitution haïtienne à Port-au-Prince, à une marche pacifique, entamée le mardi 25 février dernier, sur la place de l’indépendance (Parque Independencia, Santo Domingo / République Dominicaine), contre l’arrêt 168-13 de la cour constitutionnelle de ce pays, a observé l’agence en ligne AlterPresse.


Cet arrêt, en date du 23 septembre 2013, prive de leur nationalité dominicaine des milliers de Dominicaines et Dominicains, pour la plupart d’ascendance haïtienne.

La marche de Paz Dominicana était inscrite dans la perspective de promouvoir la paix entre les deux peuples, partageant l’ile d’Haïti, et contre cette disposition controversée.

Arrivés en face de la place Constitution, après 400 kilomètres de marche, les six Dominicains et la Dominicaine, accompagnés de plusieurs personnalités du secteur des droits humains, se sont couchés sur le sol, tout en versant des larmes.
Ils ont également crié « pardon ».
Le vendredi 7 mars 2014, les marcheurs et la marcheuse ont été accueillis à Malpasse (à une cinquantaine de km à l’est de Port-au-Prince) par le Service jésuite aux migrants (Sjm) de Fonds-Parisien.

Le coordonnateur de la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr), Jean-Baptiste Azolin, a aidé à se relever l’instigateur de cette initiative, Rafael Guillen Beltre, qui sanglotait, lâchant fébrilement le mot « pardon Haïti ». 
« Nous aimons le peuple haïtien. Haïti vit dans notre cœur. Les deux pays sont deux frères sur une même île. Dieu nous a choisi pour que nous puissions réaliser une mission d’amour, de justice et d’unité. Cela doit être un exemple pour tous les autres pays dans le monde », déclare Beltre.

« L’année 2013, un tribunal dominicain a émis un arrêt pour enlever la nationalité à des milliers de Dominicains d’ascendance haïtienne. Avec ce long chemin, que nous venons de faire, avec la force que Dieu nous a donnée, nous donnons toute notre solidarité à ces Dominicaines et Dominicains d’origine haïtienne, dont on a piétiné le droit fondamental », souligne Beltré, réclamant justice pour ses milliers de compatriotes affectés par la sentence de septembre 2013.

Pour sa part, saluant ce « signe de solidarité », Jean-Baptiste Azolin dénonce « les ultranationalistes » dominicains, qui, selon lui, « jouent avec la presse ».

En 2000, une année très dure dans les relations avec la République Dominicaine, le même groupe avait effectué le même parcours à pieds, depuis Santo Domingo (République Dominicaine), pour arriver devant le Kiosque Occide Jeanty (Champ de Mars, principale place publique à Port-au-Prince), rappelle l’ancienne coordonnatrice de Garr, Colette Lespinasse.

« Il faut combattre cette sentence, jusqu’à ce que ce soit la voix de la raison, la voix de la justice, la paix et l’amour qui triomphent », recommande Lespinasse.

Abondant dans le même sens, la ministre déléguée auprès du premier ministre, chargée des droits humains et de la lutte contre la pauvreté extrême, Marie Carmelle Rose-Anne Auguste, s’exprimant en Espagnol, fait savoir « que la paix et l’amour sont les seules voies que les deux gouvernements détiennent pour atteindre la prospérité. Cette marche est une preuve que le vivre ensemble peut régner entre les deux pays. C’est un symbole très fort de solidarité et de l’amour qui existe entre les deux peuples ».
Deux manifestes ont été préparés, l’un pour le président de la République Dominicaine, Danilo Medina Sanchez, et l’autre a été remis à la ministre Rose-Anne Auguste, qui a représenté le président haïtien Joseph Michel Martelly.
Un tableau sera remis à ces ambassadeurs de la paix, qui doivent retourner en République Dominicaine ce lundi 10 mars 2014.

Les 6 marcheurs et la marcheuse répondent aux noms de Hector Joaquin, Rafael Guillen Beltre, Julio Ernesto, Altagracia Leidy, Julio Melvyn, Bonny Guillen Beltre et Carvasta Felipe.

Alter Presse

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