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mercredi 16 avril 2014

Ukraine: les enjeux de la réunion de Genève

par 
media
Des habitants font face à des militaires ukrainiens dans la ville russophone de Kramatorsk où Kiev a déployé l'armée ce mercredi 16 avril.REUTERS/Maks Levin

L'Ukraine est au bord de la guerre civile, le pouvoir pro-européen de Kiev ayant déployé des forces face aux séparatistes pro-russes qui contrôlent l'est du pays.
La réunion quadripartite prévue jeudi à Genève pourra-t-elle mettre un terme à cet engrenage ?

Après l’annexion de la Crimée, il y a un risque d’éclatement de l’Ukraine ou, pire encore, de conflit au sein même de l’Europe qui se veut un espace de sécurité. Les Russes ont fait monter la pression depuis plusieurs jours en orchestrant directement ou indirectement la prise de bâtiments officiels dans les grandes villes de l’est de l’Ukraine.
Ils ont démontré l’impuissance des autorités de Kiev à rétablir l’ordre dans la partie russophone du pays. Les soulèvements à l’est démontrent également l’impuissance des Etats membres de l'Union européenne qui restent divisés sur la politique de sanctions contre Moscou et se contentent de dénoncer une situation à haut risque.
Les Russes pourraient tenter d'exiger à Genève la reconnaissance du rattachement de la Crimée à la Russie. Ils veulent en outre que l’Ukraine devienne une fédération pour limiter la souveraineté de la partie occidentale.
A Kiev, les représentants de la révolution ukrainienne s’inquiètent : ils sont convaincus que si les Européens et les Américains cèdent aux exigences du Kremlin, rien n'empêchera plus Vladimir Poutine de continuer de dépecer les frontières de l'Europe.
Le commissaire européen à l'Elargissement et à la Politique de voisinnage rappelle la position de l'Union : « Les actions coordonnées et professionnelles des groupes armés, notamment ceux qui sont venus de l'extérieur pour occuper l'est du territoire ukrainien, rappellent le scénario de la Crimée. L'UE a demandé à la Russie de rappeler ses troupes massées à la frontière ukrainienne et de mettre fin à toutes les actions de déstabilisation. »
Le Parlement européen durcit le ton
En présence du Commissaire européen Stefan Fülle, les eurodéputés ont mené à Strasbourg ce mercredi un débat sur les pressions de la Russie contre l’Ukraine et les autres voisins orientaux de l’Union européenne. La plupart des eurodéputés ont souligné la gravité de la situation en Ukraine et la responsabilité de la Russie.
Arnaud Danjean, membre de la délégation française au groupe conservateur du Parti populaire européen (PPE), dénonce une « entreprise méthodique de déstabilisation d'un Etat libre et souverain ». Il n'hésite pas à affirmer que « la responsabilité de Moscou et sans ambiguïté et d'autant plus écrasante qu'elle repose sur la violation flagrante de principes de souveraineté, d'intégrité territoriale et de la garantie de sécurité donnée à Budapest en 1994 par la Russieelle-même ».
Incisif, comme à son habitude, l’eurodéputé écologiste Daniel Cohn-Bendit, a mis en cause les relations très proches de certains grands groupes industriels allemands avec Moscou. Il a aussi lancé un vibrant appel à l’Union européenne, « si nous laissons tomber les Ukrainiens, demain nous laisserons tomber d’autres peuples », a-t-il martelé. Les eurodéputés ont pointé aussi la menace russe qui guette la république de Moldavie.
Même son de cloche pour le libéral néerlandais Hans van Baalen : « Nous assistons, dans l'est de l'Ukraine, à ce qui s'est déja passé en Crimée. La Russie reproduit une stratégie qui a commencé en Géorgie, en Moldavie avec la Transnistrie, en Crimée, et qui recommence partout. Le temps est venu de passer à l'action. » Le parlementaire réclame d'investir massivement dans une Europe de l'énergie garantissant l'indépendance vis-à-vis du gaz russe ainsi que dans l'Otan, qu'il décrit comme « notre meilleur atout ».

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